Gregory Kennedy, business development manager at Finsoft and columnist for Investment Officer Luxembourg.
Chronique
Opinion

On ne peut pas exceller avec Excel

L’industrie des fonds d’investissement est le porte-étendard de la transformation numérique. Elle se caractérise par des processus faciles à suivre et un degré élevé d’automatisation. En quelques clics seulement, les investisseurs et les auditeurs peuvent interagir sans problème avec les gestionnaires de fonds.

Cela semble passionnant. La réalité, cependant, est bien différente.

Transformation numérique

Les processus sont lents, inefficaces et bureaucratiques. La réglementation contraignante est souvent citée comme la raison de ce statu quo. Pourtant, d’autres industries fortement réglementées, telles que l’aviation, semblent exceller dans la transformation numérique. L’application de Ryanair est fantastique.

Avant de pouvoir entamer une transformation numérique, il faut avoir une parfaite maîtrise de toutes les données liées aux services que vous fournissez. Une source précieuse. C’est un véritable défi dans une industrie caractérisée par une externalisation importante et de nombreux intermédiaires. Pourtant, ces défis peuvent être surmontés.

On ne peut pas exceller avec Excel.

Excel contre les APIs

Excel est l’outil principal utilisé pour gérer les données dans l’industrie, un outil fantastique, mais extrêmement limité pour agréger et fournir des données. La meilleure façon de construire une source précieuse pour l’agrégation et la diffusion des données est d’utiliser des APIs connectées à vos délégataires, prestataires de services et investisseurs.

Vous pouvez imaginer une API comme un moyen efficace pour les bases de données de communiquer entre elles.

Défis

La transformation numérique n’est pas un concept nouveau, alors pourquoi n’a-t-elle pas été réalisée ?

Rentabilité

L’industrie des fonds d’investissement est extrêmement rentable. Des frais élevés ainsi que des économies d’échelle considérables font que la plupart des gestionnaires de fonds bénéficient d’un ratio coûts/revenus extrêmement faible. Ce scénario laisse peu ou pas d’incitation à l’innovation. Pourquoi changer quelque chose qui fonctionne bien ? Pourquoi se transformer numériquement ?

Modus Operandi

Les réglementations contraignantes et les marges bénéficiaires élevées ont conduit à une externalisation et une délégation étendues dans toute l’industrie. L’industrie est caractérisée par des milliers d’acteurs, des centaines de juridictions et des millions d’investisseurs. Cette complexité rend les projets de transformation numérique difficiles.

Culture numérique

Le niveau de culture numérique est faible parmi les professionnels de l’industrie des fonds, ce qui a des effets négatifs, tels que des niveaux élevés d’anxiété lorsqu’ils travaillent sur des projets de transformation numérique, mais aussi une tendance à «jouer la sécurité» en choisissant inadéquatement des grands fournisseurs de logiciels renommés. Une recette pour le désastre.

En fin de compte :

«Le changement survient lorsque la douleur de rester le même devient trop grande à supporter.» Anonyme.

L’industrie des fonds n’en est pas encore arrivée à ce stade !

Les défis liés à la réalisation d’une transformation numérique ne sont pas technologiques. Ils sont tous liés à la capacité et à l’appétit d’une industrie pour le changement. Le catalyseur le plus probable de ce changement sera une baisse de rentabilité dans l’industrie. Jusque-là, Excel et l’inefficacité resteront rois.

Gregory Kennedy est chroniqueur pour Investment Officer Luxembourg. Ses chroniques paraissent le mercredi. Il travaille en tant que responsable du développement des affaires chez Finsoft Luxembourg.

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